Longtemps, Siwa a été mise à l’écart. Pour des raisons de sécurité, l’accès à cette oasis unique avait été restreint, protégé. Il fallait une autorisation spéciale, parfois un guide local habilité, et certains axes restaient surveillés par les autorités. Ces précautions ont joué leur rôle : elles ont protégé la région des dérives du tourisme de masse, mais ont aussi tenu à distance ceux qui, pourtant, venaient avec respect et curiosité. Aujourd’hui, l’accès à Siwa est à nouveau possible. Encadré pour la sécurité de tous, mais ouvert. Pour nous, spécialistes du pays, c’est un bonheur profond que de pouvoir à nouveau inclure cette perle du désert dans nos itinéraires. La faire découvrir à ceux qui savent écouter, qui savent ralentir. Car Siwa n’est pas une excursion, c’est une révélation. Il existe encore des lieux en marge du monde, où la nature impose son rythme, et où l’accueil ne relève pas du service, mais du lien. L’oasis de Siwa est de ceux-là. Isolée à l’extrême ouest de l’Égypte, presque à la frontière libyenne, elle a longtemps été préservée parfois au point d’être oubliée. Aujourd’hui, après des années de restrictions, elle rouvre peu à peu ses portes aux voyageurs. Mais pas à n’importe quels voyageurs : ceux qui cherchent autre chose. Un silence. Un regard. Une vérité.
Oasis de Siwa, Egypte
Séjourner à Siwa : écolodges, savoir-faire local et tourisme durable
Siwa n’a pas été dénaturée par le tourisme de masse. Ici, pas de grands hôtels, pas de circuits organisés. Les hébergements sont souvent des écolodges bâtis en kershef, un mélange de terre, de sel et de pierre locale qui garde la fraîcheur le jour et la chaleur la nuit. Ces constructions, aux murs épais et aux toits de palmier tressé, sont une expression du savoir-faire siwi. Séjourner dans ces maisons, c’est accepter une forme de simplicité choisie. L’électricité y est parfois limitée. Mais le ciel y est vaste, et les nuits d’un calme qu’on ne soupçonnait plus. Depuis quelques années, des habitants se sont mobilisés pour défendre une autre forme de tourisme : un tourisme lent, durable, enraciné. Des initiatives comme le camp de tourisme durable de la Youth Love Egypt Foundation, soutenues par plusieurs pays, valorisent à la fois l’environnement et la culture locale. Des jeunes siwis se forment à l’accueil responsable, aux langues étrangères, à la médiation culturelle. On ne vous y vend pas une expérience « à l’égyptienne ». On vous propose de partager un mode de vie.
Du Caire à Siwa
12 jours / 11 nuitsTraditions berbères à Siwa : immersion dans une culture vivante et préservée
Loin du folklore figé, Siwa est une société vivante, encore largement marquée par sa culture berbère. La langue amazighe y est toujours parlée, les traditions vestimentaires et culinaires sont préservées, et les mariages donnent lieu à des rituels complexes, souvent transmis oralement. Certains villages alentour n’ont ni réseaux mobiles, ni routes goudronnées. Cela n’empêche pas les sourires. Ni la générosité. Je garde un souvenir très simple mais inoubliable d’un soir à Shali, l’ancienne citadelle de l’oasis. J’étais monté sur une terrasse pour voir le soleil tomber. Le vent balayait les toits de terre, des enfants riaient en contrebas. Une vieille femme m’a apporté, sans un mot, un petit plateau avec une galette tiède et du fromage salé. Son geste était paisible, son regard droit. Je ne parlais pas son dialecte, elle ne parlait pas le mien, mais ce moment valait tous les discours sur l’hospitalité.
Forteresse de Shali, Egypte
Que faire à Siwa ? Palmeraies, sources naturelles et artisanat du désert
Le reste du séjour a suivi ce fil. Balades à vélo dans les palmeraies, bains dans les sources naturelles, certaines chaudes, d’autres glacées, échanges avec des artisans qui taillent le sel comme d’autres sculptent la pierre. Les produits locaux sont à l’image du lieu : bruts, vrais, et toujours offerts avec pudeur. L’huile d’olive y est verte et dense, le miel sombre et puissant, les dattes fondantes.
Oasis et déserts égyptiens
9 jours / 8 nuitsSiwa, Égypte hors des sentiers battus : une expérience humaine unique
Les habitants de Siwa ne cherchent pas à plaire. Ils vivent selon leur propre rythme. Mais ils savent accueillir. Et aujourd’hui, alors que leur oasis revient timidement sur la carte du voyage, ils le font à leur manière, sans folklore ni artifice. Ils ne vous promettent pas une Égypte rêvée, mais une Égypte vécue, enracinée dans la terre et le sable, le sel et le feu. À l’heure où tant de destinations se copient, Siwa est restée unique : une oasis qui ne s’offre qu’à ceux qui la respectent. Une parenthèse aride, dense, lumineuse et, pour qui sait regarder, profondément humaine.
