Il y a tellement de parcs nationaux aux USA, aux noms mondialement connus qu’il est bien difficile de connaître et savoir où se trouve l’Olympic National Park. C’est au départ de Seattle que vous pourrez le visiter, comme moi, durant un week-end.
Je suis sur la route 101 qui fait le tour de la péninsule Olympique, ce grand bout de terre à l’extrême Nord Ouest des USA, à la frontière canadienne et au bord du Pacifique. C’est ici qu’est niché le parc National Olympique… Je m’enfonce de plus en plus dans la forêt et il faut emprunter une petite route à droite pour rejoindre le premier site d’intérêt, le lac Crescent… et c’est comme un sentiment de déjà vu… on sent le lac venir, on aperçoit des petits bouts d’eau, j’ouvre la fenêtre, ça sent le bois humide, oui on est bien dans la forêt tempérée… la route est sinueuse, s’enfonce et semble ne jamais toucher le bout… puis le lac Crescent m’apparaît, dominé par les montagnes, entourées de forêts nuageuses, le coucher du soleil transperce quelques nuages pour laisser abattre sa lumière du soir sur les montagnes, ce qui donne des contrastes de couleur… je gare la voiture, je me trouve sur les rives du lac dans une ambiance paisible, évidemment silencieuse… c’est la plus belle introduction à la découverte du Parc National Olympique.
Le lendemain, c’est le moment d’intégrer le coeur du parc national. Le plus grand parc de l’état de Washington se situe à 3 heures de Seattle et est caractérisé par trois grands éléments naturels : la côte, les montagnes et ses forêts. Ce sont surtout ces dernières qui en font la renommées car ce sont des rainforest qui abritent des arbres âgés de plus de 1000 ans. J’ai pu visiter deux secteurs du parc qui abritent des rainforests, dont la plus populaire et la plus visitée : Hoh Rain Forest. Située plein ouest du parc, ce site se trouve à 30 minutes de la petite ville de Forks, mondialement connue dans la saga Twilight… Pourquoi la situation de Hoh Rain Forest est propice à abriter l’une des forets tempérées les plus riches au monde ? D’abord car située au pied des montagnes, et notamment la chaine du Mont Olympus qui fait fondre les glaces le long de la Vallée Hoh, ensuite les vents frais du Pacifique qui frappent la vallée d’est en ouest et enfin, l’océan lui même… Tout cela apporte au secteur plus de 366 mm de pluie par an…
La visite du site se fait à pied, il y a 4 randonnées, deux courtes et deux longues. J’ai opté, faute de temps par les plus courtes : Spruce Nature, qui fait 2 km, une belle entrée dans la foret humide et luxuriante, même quand il pleut, on ne s’en rend pas compte tellement la forêt est dense et oppressante. Evidemment, il faut aimer le vert, mais les dégradés de couleurs sont assez impressionnants, et surtout la diversité de plantes et arbres présents : ici sont présents les plus vieux et les plus hauts conifères au monde : Douglas-firs, Sitka spruces, les thuyas ou cèdres de l’Ouest, western Hemlocks qui peuvent atteindre 60 à 90 mètres de haut. Ce qui est surprenant, c’est que la mousse, ou les mousses devrais-je dire, tapissent tout par leur développement : les troncs morts, les branches, c’est ce qu’on appelle les plantes épiphytes… le cycle de la rainforest est ainsi, des arbres naissent sur les restes des arbres morts… Je dois dire que la courte randonnée Hall of Mosses m’a scotché… Ici les arbres prennent la pose, les branches tantôt vers le haut, tantôt vers le bas, la mousse ayant envahi tout ou partie des immenses arbres, on se retrouve avec une scénérie incroyable et anarchique d’arbres, ça m’a donné l’image d’une scène en pause, il ne manquait plus que mettre « Play » et de voir danser la verte forêt…
L’autre secteur moins connu pour voir un peu de rainforest, et plus proche de Port Angeles et Lake Crescent, ce sont les Chutes Marymere… Pas très longue randonnée, mais belle balade dans la forêt humide, encore une fois, tout en pleuvant, nous nous rendons compte de rien, et le sentier aboutit à une chute d’eau de plus de 90 pieds, toujours impressionnant et c’était un peu frustrant jusqu’à là dans un tel écosystème de ne pas avoir vu de chutes… Ça a bien terminé la journée…
Dernier jour : dernière étape de la visite de la péninsule olympique : côté montagne. J’emprunte la route montagneuse qui mène à Hurricane Ridge. A l’entrée du parc, voyant les gros nuages accrochés et menaçants, et ne souhaitant par forcément rouler 17 miles aller retour, je demande au Ranger du parc si ça vaut le coup de monter… Il rigole et me dit qu’il fait moche en bas et fait beau en haut… bref pas d’autre choix de le croire, je roule, je transperce des nuages de plus en plus gros, sous une pluie discontinue, le temps parait long, à se demander si je vais sortir de ces épaisses masses nuageuses, je passe de 0 mètres à 1000 mètres en 15 minutes, et la lumière du soleil finit par transpercer les nuages et d’un coup, le paysage apparait, le ciel bleu est là… incroyable, je suis au coeur des montagnes du parc Olympique, apercevant les glaciers et au loin le Mont Olympique qui culmine à 2432 mètres.
Pari réussi, j’aurais visité pendant ces trois jours les forêts, les montagnes et l’océan, même si ce dernier fut un peu gâché à cause de la pluie sur la côte… Retour à Seattle en soirée, et ravi de cette belle escapade dans l’un des trois parcs nationaux de l’état de Washington.